La photographie aérienne et le vent
0Pour nous les photographes aériens le vent peut être un avantage mais la source aussi de beaucoup de dangers.
Dans le sud de la France, où je vole le plus souvent, le vent du nord est source de ciel bleu de grand beau temps et de visibilité extraordinaire, on aperçoit le Mont Ventoux ou la Grande Motte depuis notre hélicoptère.
Par contre le vent du Sud nous apporte à coup sûr nuages bas et brume ce qui vous clouent au sol.
Tous les problèmes peuvent apparaitre dans la turbulence, le relief et le type d’aéronef que vous utilisez.
Si vous volez en avion ou en ULM multiaxe votre aéronef est très sensible aux trous d’air qu’engendre le mistral, et qui peuvent vous faire perdre quelques dizaines de mètres en quelques secondes, vous aurez ainsi beaucoup de mal à travailler voire prendre de gros risques.
Si vous volez comme je le fais le plus souvent en Autogyre ou en hélicoptère la rotation des pales cisaille le vent et, sauf grosses turbulences, vous ne ressentez plus les trous d’air sauf si vous êtes proche du relief et que vous vous trouvez dans les turbulences créées par le vent qui tape sur les collines, source de tous les dangers.
Je garde dans ma mémoire un reportage aérien dans les Bouches du Rhône sur les calanques de cassis par 90km/h de vent, très belle visibilité, très belle lumière mais les calanques surplombent la mer depuis des falaises de 200 mètres de haut.
Nous étions sur le relief déjà un peu bousculé mais en position pour faire de très belles images, et virions de bord pour que je peaufine mes cadrages, dès que l’hélicoptère s’est décalé de quelques mètres en surplomb de la mer, derrière les falaises où le mistral passait en hauteur, le vide, l’hélicoptère est tombé comme une pierre, toutes les alarmes se sont mises à sonner car nous n’avions plus aucune portance, il a fallu piquer en urgence vers le sommet d’une falaise pour récupérer de la portance à juste quelques mètres du sol.
Une belle frayeur mais je vole toujours avec des pilotes chevronnés.
La leçon de cet incident c’est que part grand vent il faut toujours voler devant, ou sur le relief mais jamais derrière car vous récupérez toutes les turbulences.
Une série de photos aériennes sur les villages perchés du Luberon, dans le département du Vaucluse, m’en rappelle encore l’expérience car nous devions nous glisser au plus près des montagnes pour avoir les plus beaux cadrages.
Bref le vent et le photographe aérien font bon ménage avec sécurité et modération.
interne
26 vues aériennes du Mont Ventoux sommet de Provence
Station balnéaire très touristique la Grande Motte en photos aériennes
Entre mer et montagne les calanques se dévoilent en images aériennes
De belles vues aériennes de Gordes village touristique du Vaucluse